A l’affut pour Kekra

T’auras beau le nier, Kekra a fait ses preuves.

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Figure montante de la scène française : personnage anonyme, sapes soignées, des clips et des flows qui le sont tout autant. Son public est précis au même titre que celui de Zola ou encore Koba la D.

J’étais au rendez-vous dimanche dernier à l’Ancienne Belgique lors de son escale à Bruxelles pour le Land tour. Mon week-end avait commencé samedi soir au Beursshouwburg avec Black Josh. De la Grime de la Drum & Bass et beaucoup de sueur jusqu’à 5 h du matin. Je me suis réveillé le dimanche après une sieste trop courte, j’ai eu le temps de prendre un café, de mettre un jogging avant de me diriger vers l’Ancienne Belgique.

Captain Nemo commence les préliminaires dans une ambiance rouge tamisée. Je suis venu Tout seul, mais la salle est très vite pleine et les têtes rebondissent sur la trap efficace du DJ. J’ai déjà chaud. L’humidité sur nos vestes se transforme en vapeur et l’atmosphère est moite. On adore ça.

Je connaissais de loin le personnage. Lunettes noires, hoodies à capuche, masque antipollution. Une mention « Bonjour » inscrite sur son gilet pare-balles pour la politesse. Comme ASAP Rocky ou O’boy, les rappeurs ont investi dans la sécurité. À croire que faire du rap c’est aussi dangereux que de faire de la trottinette électrique à Raqqa.

Néanmoins, la vigilance est esthétique et l’homme masqué comme Batman n’est pas la pour rendre justice (c’est plus ambiance « justice nique ta mère ») Kekra dompte la scène, armé d’une présence et d’un charisme intriguant.

Le Pull up commence, Kekra est flex, il connait Bruxelles et son public Pas joli réagit à ses cris et gimmicks. Les présentations sont faites. Je rentre plus trempé qu’en arrivant et éreinté (comme Josman). J’ai passé la journée du lendemain à écouter les projets en triptyque Vréel et Freebase désireux d’en savoir plus. Je recommande à nos voisins lillois friands des murs qui suintent d’aller le voir à L’Aéronef le 22 février.

Kekra est un artiste brut, sans filtre (comme la gitane de mamie), imprégné de culture urbaine et nippone, mais aussi catégorique dans ses opinions : « Rap is shit » affirme-t-il dans une entrevue pour Vice ou en compagnie de Mouloud Achour. Discret et malin il choisit avec pertinence ses apparitions dans les médias.

Kekra séduira les auditeurs de PNL, Vald, Nelick, Hamza, qui sont des influences contextuelles et respectables, synonymes d’un rap qui évolue de jour en jour.

Pour conclure, je dirais : « C’est la guerre dans ma tête ma jolie tout va trop vite ! » Sûrement parce que je viens de passer 24 h sans voir le jour à côté des caissons de basse.

Bref surtout reste à l’affût et lâche 10 balles pour l’album c’est l’minimum.

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