|Interview| La Mverte : « On aime bien quand ça sent le cul quand même »

Nous avons été nous promener aux Beautés soniques à Namur ce jeudi 27 octobre pour y profiter des concerts de Insecte, Robbing Millions et enfin La Mverte à qui nous avons posé quelques questions.

©Eugene Kahlo
©Eugene Kahlo

Qui es tu ?

Je m’appelle Alexandre et mon projet c’est la Mverte, je suis signé sur le label de David Shaw et Charlotte Decroix, Her majesty’ship (HMS). Mon premier EP « Through the circles » est sorti en février 2014 chez eux.

J’ai sorti 4 EPs en fait, 2 solo et 2 en colab. La première colab c’était avec Hugo Capablanca sur Astro lab et la deuxième c’était avec Alejandro Paz sur HMS.

En écoutant tes productions, on se rend bien compte qu’il y a une grosse influence New Wave.

En fait, j’ai beaucoup d’influences. La New Wave, mais aussi tout ce qui est synth wave, gold wave, post punk et musique industrielle, mais aussi Chicago, Detroit, la disco, New York. Mais la Belgique aussi, j’aime beaucoup la New Beat

 As-tu des pépites New beat à nous partager ?

 Alors y’a Ro Maron qui est un gros gros producteur de New Beat

Si je ne dis pas de bêtises, c’est lui qui a produit Sza Sza la boumIl a fait plein de tubes, comme Suck on acid

 Et qu’est-ce qui t’a amené à la musique électronique ? 

Ce qui m’a le plus amené à la musique électronique c’est l’électroclash. Le courant électroclash c’est ce qui suit la Frenchtouch, bien avant la french touch 2.0 vers 2000, 2002. Black strobe, Italian fireflies c’est 2004 jcrois.  

De la new wave de club quoi.

En New beat sur le label We play house ils ont fait une série de maxis qui s’appelle « Our beat is still new ». C’est plus un truc tribute, ils ont demandé à des producteurs, pas de faire des morceaux New Beat, mais de faire des morceaux avec le souvenir de la New Beat qu’ils avaient. Moi je trouve ça super et c’est un peu ce que je fais quand j’écris des morceaux. Il y a forcément des choses qui m’inspirent et c’est plus le souvenir que j’en ai, que la chose en elle même dans sa définitions la plus pure.

Et donc le côté New Wave vient plus du côté de ton père parce qu’il en écoutait à la maison ?

Quand j’étais plus jeune en fait et que j’habitais chez ma mère j’écoutais plus de la disco, de la Motown par contre chez mon père j’écoutais plus de la New Wave. Disons que j’ai vraiment beaucoup d’influences mais après il y a plusieurs niveaux de lecture.

Pour la disco ça peut être des schémas rythmiques ou certains patterns de charley. Les textures forcément c’est très très synthétique donc ça renvoie à ce genre de musique, mais y’a plusieurs niveaux d’influences. Il y en a qui sont plus frontaux et d’autres qui sont plus en seconde lecture.

Tu as voyagé à Paris, New York et récemment tu as fait une Redbull Eletropédia à Tokyo, ça a influencé ta musique ou donné des leçons de vie ?

Je crois que c’est plus le fait de se retrouver seul en voyage, y’a un coté Madeleine de Proust. Se retrouver seul dans un pays qui n’est pas le tien, dans lequel tu n’as pas forcément de point de repère, ça amène à se recentrer sur soi à certains moments, de se replonger dans ses bouquins ou avoir du temps pour te rappeler de certains souvenirs, ou certains moments ou ma réaction vis a vis d’une situation. C’est plus ça qui peut avoir une influence.

Ou certains chocs de culture ou des disquaires. Surtout à Tokyo. Les disquaires sont incroyables, il y a énormément de choix. Ils prennent excessivement soin des disques et des machines. Tu peux retomber sur de vieux disques français et dire putain j’ai complètement oublié ça parce que ce sont des disques que tu ne lèves jamais dans les disquaires à Paris ou ailleurs en France.

Lorsque j’ai présenté ta musique à un ami il m’a directement dit, ça me fait penser à un club gay. 

Bon, je suis hétéro, mais par contre back room je suis tout à fait d’accord, c’est même revendiqué, on aime bien quand ça sent le cul quand même.

Je comprends le cheminement de pensée, entre le coté new wave, 80’s tu penses aux 20 000 groupes de Softcell à Dead or alive. La sortie du placard, l’affirmation sexuelle des années 80. Le côté cuir.

T’es plus Djset ou live ?

Globalement… attends un instant Simon Simon SIMON… tu peux me prendre une bière s’il te plait ? … Merci
… mon activité se répartit en 3 points, 1/3 de travail en studio, d’écriture de morceaux, de production, 1/3 où je cherche des disques, j’écoute de la musique, je fais mes sélections pour jouer en DJ Set et 1/3 ou je travaille le live ou je le construis et je le joue. Je ne considère aucune hiérarchie entre ces trois secteurs d’activité. J’aime autant travailler le live que de travailler mes DJ sets que de travailler en studio. C’est assez complémentaire en plus, j’adore jouer en DJ. Ça fait 10 ans… Ça fait 10 ans maintenant que je passe des disques en club, j’ai commencé j’avais 18 ans et j’aime toujours autant ça.
 

Sinon, j’ai commencé à jouer de la musique en apprenant la basse autour de 14-15 ans dans des groupes de Lycée. Plus orienté punk ou post punk. Ça m’a permis de me faire les dents, de jouer, c’est les premiers pas quoi.

Après j’en ai eu rapidement ras le cul de jouer avec les gens, les querelles d’égo ça m’a vite ennuyé. Je me suis mis à jouer tout seul grâce à la démocratisation des outils informatiques comme Ableton, Protools. J’ai commencé à mixer en club à peu près à cette période la.

Et tu as fait des études en rapport avec la musique ?

 J’ai un Bac +5, pression parentale… je n’ai pas fait d’études en rapport avec la musique.

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©Eugene Kahlo

Mais c’est un sujet que je tairai.

… MERCI Simon (il reçoit sa bière)

J’ai toujours eu facile à l’école ce qui m’a laissé plus de temps pour faire de la musique sur le coté, expérimenter, me faire les dents.

Et la Mverte, ça vient d’où ? Et pourquoi le V ?

En fait avant j’avais un duo de DJ dont le thème était autour de Eros et Thanatos et il y’a quelques années, j’étais dans le studio de Matias Aguayo  avec Hugo Capablanca et Philipp Gorbachev et son studio était juste à côté d’un cimetière. En fait, on a fait deux ou trois jams que Philipp avait envoyés à Matias et au final il en a retenu une qui est sortie sur le même maxi « Geffen » de Barnt donc il a été un peu éclipsé le morceau, mais il a le mérite d’être sorti sur Comeme. Mais donc il fallait trouver un nom, et entre Eros et Thanatos et le cimetière à côté ils m’ont dit t’as cas t’appeler  « la Muerte » en plus tu parles pas espagnol donc c’est parfait. Et en plus le groupe belge était plus en activité du tout. 

J’ai correspondu d’ailleurs avec le groupe belge pour organiser un évent ensemble, mais ça n’a pas collé niveau agenda.

Et pour le V, après un live que j’ai fait, une des premières dates qui a eu pas mal de visibilité, y’a un groupe de Toulon qui m’a menacé de procès. Du coup, on a changé le U en V pour leur faire un gros fuck.

Tu joues aussi avec Yan Wagner, comment ça, s’est passé ?

Yan et moi on s’est rencontrés en 2011, quand je suis rentré de New York. Il était en train de finir son premier album, sorti chez Pschent. Il cherchait des gens pour faire son live. Je m’occupais des séquences, des machines et un peu des pads électroniques.

Pour ceux qui n’ont jamais écouté, comment ça sonne du Yan Wagner?

C’est plutôt… ahhh il me tuerait… je dirais de la pop synthétique électronique un peu sombre et un peu influencée par les années 80 aussi et là il est en train de finir son deuxième album. En fait, on partage un studio ensemble. 

Merci à toi

Merci à la Belgique y’a vraiment une autre ambiance ici, je pense parfois à m’y installer.

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©Eugene Kahlo

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