Le rappeur américain Gnash, auteur du tube planétaire I hate u, I love u s’est retrouvé vendredi dernier dans le cadre intimiste de la Rotonde et nous a fait rentrer dans son « Broken Hearts Club ».
La soirée commençait pourtant mal. Planté en dernière minute par la personne qui devait m’accompagner, je me retrouve seul devant le Botanique et qui plus est trempé à cause des trombes d’eau qui tombaient sur Bruxelles ce soir-là. Bref, le temps de reprendre mes esprits et je suis devant BRYN, un jeune rwandais, réfugié politique en Belgique depuis 6 ans qui a la musique comme raison de vivre. Si son parcours est assez marquant, sa musique l’est un peu moins, restant très enfermée dans le canevas de la pop traditionnelle. Évidemment, cela convient à merveille pour le public assez jeune de la salle qui est conquis, lui.
Vient alors le tour de Gnash. À part son gros succès de 2017, I hate u, I love u, je ne connaissais presque rien de lui. J’ai d’ailleurs pris plus de temps à essayer de comprendre comment se prononçait son nom qu’à écouter ses sons (finalement le « g » est muet, prononcez Nash). J’étais malgré tout un peu inquiet de me retrouver à nouveau face à un artiste pop pur et dur. Et puis en arrivant, il dira cette phrase : « J’espère que vous ressortirez d’ici un peu plus heureux que lorsque vous êtes entrés ». C’est assez niais, mais ok, pari tenu.
Mélange subtil entre rappeur et chanteur avec une voix assez significative, Gnash se met très aisément son audience dans la poche. Tout sourire, il nous fait entrer dans son « Broken Hearts Club » pour le reste de la soirée. Évidemment les thèmes de ses chansons tournent souvent autour du même champ lexical de l’amour, des ruptures, etc., mais contrairement à beaucoup d’artistes, il l’apporte avec le sourire et avec du punch et c’est là qu’il sort un peu de l’ordinaire. Ajoutez à cela l’ambiance particulière de la Rotonde et le cocktail est parfait. Il va même en tirer parti à 100 %, se passant de son micro pour chanter quelques chansons en acoustique. Il a beau avoir un clip avec plus de 400 millions de vues sur Youtube, il ne se prend pas de haut pour autant comme pourraient le faire beaucoup de one-hit wonders. Il reste naturel et je pense que c’est la meilleure caractéristique qu’un artiste peut avoir sur scène.
Finalement, Gnash m’aura en quelque sorte réconcilié avec la pop grâce à sa bonne humeur communicative et ses chansons ensoleillées. Il aura réussi son pari, je suis ressorti un peu plus heureux qu’en entrant dans la salle, même si ce n’était pas gagné.
Guillaume Scheunders