A l’occasion de ses concerts au Volta à Bruxelles et au Reflektor à Liège, on a rencontré le mec qui se fait appeler à la troisième personne du pluriel. Des concerts intimes plus par circonstance que par choix, laissons à l’information le temps de traverser l’Atlantique.
Son style est inqualifiable et ça fait du bien. Comme ça fait aussi du bien de réaliser grâce à cette nouvelle scène musicale québécoise que même pour ce qui est de la chanson française, tout n’a pas déjà été fait.
Pourquoi « Les louanges » ?
Ça n’a jamais été trop calculé, c’est le surnom que mes potes me donnaient quand j’étais adolescent. C’est un délire dans le fond du sous-sol. Y’a pas grande raison à part qu’on était bien défoncé. J’ai toujours été un peu le chanteur dans mes groupes et quand je mettais du temps à arriver, que j’étais en retard, je faisais ma louange un peu. C’est mon côté petit prince. Quand il a fallu chercher un nom d’artiste, je ne savais pas trop quoi utiliser et Vincent Roberge c’était un peu plat. Ça met le focus sur le projet. C’est bien quelque part.
Tu composes seul, mais tu bosses avec plusieurs musiciens. Comment tu t’y prends pour qu’ils comprennent ton intention musicale ?
Y’a beaucoup de trucs que je fais dans mon ordinateur. La majorité est déjà faite dans l’ordi et les autres rajoutent par dessus. Mais je suis super pointilleux donc on finit par y arriver, mais c’est du travail… L’album a reçu un assez bon accueil, mais pour l’EP faut pas que ça soit moins bon.
T’as été récompensé par l’équivalent des Victoires de la Musique, l’ADISQ, c’est important ou tu t’en fous ?
C’est cool, mais c’était aussi un peu comme virtuel, un peu irréel. C’est pas vraiment la vraie vie de se retrouver dans les galas, c’est comme se retrouver en télé un peu. Au final, ce qui est cool c’est d’avoir des gens aux concerts avant d’avoir des trophées. Après, je suis super compétitif aussi et j’aime ça gagner des trophées et ça me fait chier quand c’est pas le cas. Même si j’y ai pas pensé avant, la minute que j’suis là à attendre quand j’ai été nominé, je me dis qu’il faut que je les gagne.
La reconnaissance est plus importante venant de tes pairs, de l’industrie ou du public ?
C’est quasiment trois trucs différents. Le public et les pairs, comme avoir l’approbation des gens que j’admire, c’est super important. Y’a beaucoup de gens que j’ai beaucoup écoutés au Québec et qui ont apprécié l’album. Récemment y’a le beatmaker d’un groupe de rap qui s’appelle Alaclair Ensemble que j’écoutais au lycée, mais qui est toujours aussi actuel qui m’a expliqué m’avoir samplé dans ses nouveaux beats. S’il savait combien j’ai écouté tes beats…
Plutôt une salle de 50 ou de 500 personnes ?
Au Québec t’atteins vite une certaine limite physique. Les deux sont nice. Le pire du pire c’est de jouer devant 50 personnes qui en ont rien à foutre. Après on peut aussi jouer devant 800 personnes qui s’en foutent un peu, en première partie par exemple. Je préfère alors 50 personnes qui soient à fond.
Tu commences à être connu du public à l’étranger ?
Y’a certaines villes, comme à Paris, où j’ai des gens. Mais je sais très bien qu’en venant ici, je recommence un peu à zéro. Dans le cercle des musiciens, je sais que des gens savent qui je suis. Notamment grâce au fait d’avoir fait les Trans Musicales de Rennes ou les Inouis de Bourges, là on a fait un show devant énormément de gens. C’est cool, mais on arrive en territoire inconnu en tant qu’inconnu. Mais tant mieux t’sais.
Tu donnes par mal d’énergie sur scène, tu t’en sors comment mentalement et physiquement ?
J’en jasais avant qu’on commence l’entrevue. Cet été j’étais complètement mort. Faudrait que je m’entraine, que j’améliore un peu le cardio. Faire une heure de sport intense et crier dans un micro… J’suis assez cramé après un concert. Je veux pas devoir me remettre 5 jours après un concert. Parfois quand les gens me connaissent bien faut accepter des drinks, je monte sur des trucs, je fais du bodysurf… Sur les grosses scènes je cours un peu partout. Même hier à Bruxelles sur une petite scène on s’est pas mal donnés. Tant qu’à ce que des gens se soient déplacés et payent un billet pour voir le show, autant que ça soit bien.