Et juste là, un petit festival

On est allés se promener au festival Les Aralunaires à Arlon le week-end dernier. Éclectisme, découverte et bonne ambiance étaient les maîtres-mots d’une onzième édition encore bourrée d’originalité.

WWWater à la piscine ©Guillaume Scheunders
WWWater à la piscine ©Guillaume Scheunders

Absolument tous les clichés étaient au rendez-vous pour nous mettre en condition d’un week-end dans la province du Luxembourg. En descendant vers Arlon, on reçoit d’abord des gouttes de pluie, qui deviennent rapidement des grêlons puis finalement de la neige. On est le 4 mai, il doit faire maximum 5 ° dehors, la mise en condition est rude. Une fête d’agriculteurs sur la grand-place, une brocante dans les rues : pas de doute, on est arrivés. « Qui a eu l’idée de faire un festival si loin? »

Mais casser du sucre dans le dos de la ville serait un peu facile et malvenu tant on a profité du week-end. Parce que si les Nuits Botanique se terminent à Bruxelles, Les Aralunaires commencent et n’ont pas à rougir face à l’institution de la capitale. Car depuis plus de dix ans maintenant, Arlon attire de très grands noms. Ils ont vu passer des artistes comme Girls in Hawaii, Fishbach, Arno, l’Or du Commun, Isha, Roméo Elvis et aussi sa frangine Angèle, deux années de suite. Cette année, ils avaient encore une prog’ hyper pointue allant des racines de la techno avec Inner City, à Mono, les darons du post rock japonais.

Outre les concerts des nouvelles étoiles montantes que sont Adam Naas ou Aloïse Sauvage, le festival était placé sous le signe de la découverte. Avec leur « Lab », les Aralunaires ont un concept inusable et hyper intéressant. Le principe : des commerçants, des habitants, ou des lieux insolites accueillent des groupes, chanteurs ou simples musiciens pour des showcases gratuits un peu partout dans la ville. Et d’année en année, les gens affluent pour découvrir les voix de demain (il y a deux ans, une certaine Angèle faisait partie de ce Lab). Cette année, on pourra retenir les noms de la Luxembourgeoise C’est karma ou encore du pianiste local Guillaume Drot, qui a un potentiel à la Sofiane Pamart, mais aussi des déjantés rappeurs de Péritelle, emmenés par Carl Roosens (Carl et les hommes boites, Facteur Cheval).

Originaux jusqu’au bout, les organisateurs prévoient chaque année un concert-piscine et un concert surprise. On a donc pu voir WWWater chanter dans une piscine, le jeu de mots devait être fait, ils l’ont donc fait. Et puis quoi de mieux que se réveiller un dimanche matin en pataugeant dans l’eau avec le show énergique de Charlotte Adigéry devant soi ? Pour le concert surprise, on a eu droit aux Liégeois de Yew, pour expérimenter un concert au casque. Même si le rendu n’est pas vraiment convaincant, ça valait la peine de tester.

Le pari un peu fou de créer un festival à Arlon est finalement, 11 ans après, toujours une réussite et prouve que la culture ne se limite pas à Bruxelles, Liège ou Mons. Les Aralunaires ne sont pas un très grand festival certes, mais leur marque de fabrique les rend à peu de choses près uniques et l’affluence que l’équipe du festival a pu constater le week-end dernier malgré la météo capricieuse démontre qu’elles ont encore de beaux jours devant elles.

Guillaume Scheunders

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