|Interview| Flavien Berger de retour à Contre-Temps

Ça y est, trois ans après le fabuleux voyage en eaux troubles Léviathan, Flavien Berger est de retour avec son deuxième album Contre-Temps.On l’avait rencontré pendant le festival de Dour pour en savoir plus sur lui, sa vie sur scène et sur son nouveau bébé.

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Flavien Berger à Dour ©Laurane Bindelle

Trois ans dans une vie, ça peut paraître énorme… surtout dans la tête d’un artiste qui travaille sur un album qui doit venir confirmer tout le bien que l’on dit de lui. Mais quand on est perfectionniste comme Flavien Berger, ce laps de temps peut même paraître court pour apporter les dernières touches à l’album Contre-Temps qui sort aujourd’hui. Heureusement pour lui, aucune pression si ce n’est celle qu’il se met lui-même comme il le dit dans Deadline. Ni de la part de son label Pan European Recording qui le soutient depuis ses débuts ni du côté de son public qui l’attend, mais ne s’impatiente jamais.

Nous l’avions rencontré à quelques heures de son passage sur une des scènes de Dour où il venait présenter une grande partie de son nouveau répertoire ! Avec un peu d’appréhension donc, mais il nous avouait que : « le morceau qui passe le mieux en live en ce moment c’est Maddy la nuit, que personne ne connaît. À la fin de ce morceau, il y a un retour, une espèce de réaction du public, qui fait comme si c’était un morceau que je jouais depuis toujours. Donc c’est assez bizarre ».

Sur ce nouvel album Contre-Temps, on retrouve une partie de l’univers de Flavien Berger, mais il s’est également imposé certaines contraintes comme le temps des morceaux pour s’obliger à penser sa musique autrement et ne pas s’installer dans la facilité. Il définit lui-même le titre de son album non pas comme « le fait d’aller à l’envers du temps, mais plus dans le sens du tout contre, du frottement… le frottement avec le temps, avec le souvenir ou avec le désir ».

On y retrouve aussi avec plaisir les histoires que Flavien Berger nous raconte et qui se déroulent dans un univers sensuel où l’on se perd avec facilité et plaisir. « Je voulais faire de la science-fiction, mais au final j’ai plus fait de la musique ou je parle de sensations. Non pas de nostalgie, mais plus de choses que tu peux ressentir sur un mot ou comment les choses peuvent basculer en un regard. Toujours des histoires d’amour, c’est mon moteur ».

Mais il n’y a pas que l’amour qui l’anime dans sa création. Il y a bien évidemment la peur qui le pousse à aller là où son public ne l’attend pas et là où il ne s’attend pas vraiment à aller lui-même. Il trouve aussi qu’il y a énormément de fantastique dans sa musique : « je l’utilise comme zone des possibles dans laquelle je peux tirer plein de technologies inexistantes, de situations sociales inexistantes et dedans, je peux y placer des sentiments ».

Autre nouveauté au programme d’un album réalisé par un artiste qui a plus confiance en sa musique : l’arrivée de chanteuses sur deux des morceaux. Sur A reculons, on retrouve Julia Lanoë qui sévit déjà dans le groupe Mansfield.TYA.ou encore dans d’autres projets (comme Sexy Sushi) sous le nom de Rebeka Warrior. Sur le titre Contre-Temps, une longue balade de près de 14 minutes, Flavien Berger collabore avec Bonnie Banane qui multiplie ces derniers temps les projets solos ou les collaborations avec Myth Syzer, Ichon, Chassol… Au moment de lui demander comment il a mis en place ces collaborations, il a tout simplement répondu : « je suis en train de bosser sur un morceau et là je pense à quelqu’un… du coup je lui envoie un sms en lui demandant : t’as du temps là ? Et ça marche par désir de voir apparaître le jeu ou l’expression de quelqu’un sur un morceau… c’est juste l’invitation au partage.

Pour ceux qui ont envie de le découvrir en live (et on vous le recommande fortement), il sera au Botanique le 22 novembre. Et pour ceux qui l’auraient déjà vu dernièrement, retournez le voir, car ses lives sont systématiquement différents. Que ce soit au niveau des paroles ou des mélodies qu’il modifie selon ce qu’il a vécu les heures ou les jours précédant le concert qu’au niveau de son rapport avec le public pour qui il refuse de resservir la même chose à chaque fois. “Il faut essayer de trouver des nouveaux passements de jambes pour créer le moment et créer un souvenir aussi bien pour moi que pour tout le monde. Si tu utilises un tricks et tu te dis sur le moment que tu ne le kiffes pas, ça ne sert à rien. C’est 1000 fois moins intense que si toi tu te fais peur. Il y a cette sensation de l’adrénaline quand tu kiffes un truc et c’est ce truc-là que j’essaye de choper à chaque fois”.

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