|Interview| Lous : « aucune demi-mesure, c’est noir ou blanc »

A l’occasion de sa venue à Psst Mademoiselle le 8 mars au Kumiko, je suis allée à la rencontre de Lous & The Yakuza. Elle nous parle de sa revendication du gore, de son agressivité au football américain, mais ne vous inquiétez pas, elle aime tout le monde. Même toi !

Lous Oui

Lous en trois phrases ?

I’M EXTRA ! Je n’ai aucune demi-mesure, c’est noir ou blanc, pas d’entre-deux : je suis extra dans tout !
Le travail et la discipline avant tout : j’aime être entourée de personnes rigoureuses, pas parce que je ne le suis pas, mais parce que je ne peux avancer qu’en étant entourée de gens comme moi
J’aime trop les gens et tout le monde c’est ma famille. J’aime mon manager comme ma mère, les gens trouvent ça che-lou, mais j’aime tout le monde au même barème.

Cette revendication du gore, ça vient d’où ?

Gore, c’est le nom de mon premier album qui sort normalement en fin d’année. Tous les titres sont inspirés, et c’est un terme que j’ai choisi pour exprimer l’ironie de ma vie. A la base, c’est un genre de l’horreur en cinéma, qui représente tout ce qui est extrême, hardcore. Ma vie a été super horrifique, parfois à un point tel que ça frôlait le ridicule, comme un film de Tarantino où on coupe le bras d’un type et le sang gicle jusque sur Mars. Le fait d’exprimer tout ça avec la musique a eu un effet thérapeutique.

Quelques mots sur ta collaboration avec Primero ?

Je l’ai vu sur scène un jour et j’ai vraiment aimé ce qu’il a fait, j’ai trouvé ça bien écrit. Je lui ai donc parlé après son concert en lui proposant de faire un feat, il a dit oui, on s’est donné rdv au studio, on a fait un titre et c’était tellement chouette qu’on s’est dit qu’on en ferait bien un deuxième, puis un troisième, puis on s’est dit qu’on allait plutôt faire une mixtape. Ma relation avec lui est spontanée, et les chansons sont empreintes d’une vraie fraicheur. On a fait ça vraiment pour l’art.

Si tu ne faisais pas de musique, que ferais-tu ?

Je serais peintre, mangaka ou écrivain. Je fais déjà ça maintenant, j’écris des livres et je dessine des BD, mais je ne peux pas le faire à plein temps : je resterais en tout cas dans le monde de l’art. Ou alors je serais joueuse de football américain, mais je me suis déjà fait virer de plusieurs équipes pour agressivité. (eye roll)

Ta participation à Psst Mademoiselle est-elle engagée ?  

Oui, et c’est important car c’est pour les femmes et tout ce qui est pour les femmes l’est. Je trouve ça triste de devoir faire des événements spéciaux pour mettre les femmes à l’honneur en Belgique, en 2018, car ça devrait être normal, donc j’apprécie la démarche. J’apprécie davantage que Psst Mademoiselle mette des femmes noires à l’honneur : cette fois c’était Gayance et moi, avant ça, c’était Blu Samu et elle est portugaise, et ça me fait fort plaisir. C’est nous, les femmes, la jeunesse, la diversité, on est des femmes investies, des entrepreneures, c’est le genre d’initiatives grâce à laquelle tu te sens émancipée et qui te permet de faire passer un message de positivité et d’encouragement pour les autres femmes, qui n’ont peut-être pas le courage.

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