Le Cabaret Vert, le plus belge des festivals français

On arrive sur la fin de l’été, une grande partie des grands (mais aussi des petits) festivals sont passés, on s’apprête à ressortir nos habits d’automne, préparer pour certains la seconde session, voire la rentrée, qui pointe le bout de son nez. Pour d’autres, reprendre la routine du métro-boulot-dodo. Un programme somme toute peu appétissant. Mais heureusement, pour reprendre ce train-train quotidien avec le sourire aux lèvres et des souvenirs plein la tête, on a été faire le plein de bonnes vibes au Cabaret Vert. Et on est parés pour un retour en force dans la réalité.

©Guillaume Scheunders
©Guillaume Scheunders

Ça fait déjà quelques années qu’on traverse la frontière pour juger de nos propres yeux comment nos sympathiques voisins français font la fête. Et il faut le dire, de tous les peuples de la France, les Ardennais comptent parmi nos plus proches cousins (avec les bretons, évidemment). Dès le mercredi soir, on goûte à leur savoir-faire en termes de teuf de camping. Il ne nous a pas fallu longtemps avant de comprendre à quoi allait ressembler notre semaine : nos heures de sommeil allaient être inversement proportionnelles aux moments d’euphorie. Car le Dormeur du Val, comme ils appellent paradoxalement le camping, c’est un monde sans limites, le genre d’endroit où un sosie de Lorenzo te déballe un Freestyle du Sale devant une cinquantaine de zombies contemplatifs. Juste avant d’être rejoints par un cortège d’une bonne centaine de teufeurs agglutinés derrière des grosses basses de frenchcore. Un sentiment douresque nous habiterait presque.

Ces après-soirées nous ont tellement mis la tête à l’envers qu’on oublierait presque de parler du festival en lui-même. Et pourtant, cette année encore, la programmation était au rendez-vous, avec un certain accent noir-jaune-rouge en haut de l’affiche, dominée en partie par les enfants Van Laeken, les tontons Caba et Jean Jass, Krisy, Todiefor, RIVE, les pépites de Glauque, mais aussi la scène rock liégeoise avec Le Prince Harry, Cocaine Piss et It It Anita. D’une manière générale, on a vu beaucoup d’artistes qui ont tourné partout cet été, comme Orelsan, les 21 Pilots et leur show incroyable, les darons revendicateurs de Prophets of Rage, IAM en patrons qui ont montré qu’ils étaient vraiment les boss ou encore les rockeurs assez cliché de Airbourne. Depuis l’an passé, les organisateurs ont rajouté deux scènes : la Razorback et sa scénographie ultra-travaillée, repère des métalleux et autres amateurs de riffs de guitare endiablés et le Green Floor, paradis de la musique électronique où la programmation était bien léchée avec des femmes en avant-plan : Peggy Gou, The Black Madonna, AZF ou encore la génialissime mamie Dj Marcelle qui nous a fait palpiter le dimanche. Et si, avec tous ces noms, t’en avais pas assez, il restait le Temps des Cerises aka l’eldorado du festival : des bonnes bières, des Djs résidents qui mixent sur vinyles des 60’s, des 90’s, du reggae… Et qui accélèrent même le tempo en fin de soirée, le tout sous des arbres colorés qui offrent une ambiance chaleureuse (qui nous a d’ailleurs fait louper Bernard Lavilliers le dimanche).

Et parce que le Cabaret Vert, ce n’est pas que de la musique, on s’est promenés dans l’espace dédié aux arts de la rue, où des artistes avaient installé toutes sortes de montages, d’un jeu de la taupe grandeur nature à des balançoires géantes en forme de carrosses, mais aussi un carrousel animé, des sculptures en fer forgé, des représentations théâtrales, de la musique…

Cerise sur le gâteau, en plus d’être un festival bonne ambiance, éclectique, jovial, recherché et stylé dans l’ensemble, il est aussi écoresponsable ! Les gobelets en plastique sont récupérés dans une chaine de tri, tout ce que tu manges est local (même la poutine !), ils utilisent des toilettes sèches, ils replantent des arbres… La liste est trop longue pour être énumérée dans cette review mais l’intention y est.

Si en lisant tout ça tu n’as toujours pas envie de goûter au Cabaret Vert en 2020, tu peux toujours aller voir nos photos sur notre page Facebook, sinon, on ne peut malheureusement rien pour toi. Et le Cabaret, merci et à l’année prochaine !

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