Un festival Horst du temps

Juillet et aout sont passés et la plupart des festivals sont derrière nous, mais quelques organisateurs profitent des derniers jours de l’été pour proposer une vision bien personnelle de ce que doit être pour eux un festival de musique en 2017.

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L’été belge est rempli de festivals. Derrière les grosses machines bien huilées, d’autres tentent de se faire leur place au soleil dans un paysage saturé. Afin d’attirer un public déjà ivre de festivités, les festivals ne doivent plus seulement proposer une programmation musicale à la pointe, mais ils doivent également se montrer capables d’immerger les amateurs de musique dans une expérience unique.

Les organisateurs du festival de Horst, situé à quelques kilomètres de Leuven, l’ont bien compris. Comme chaque année, ils ont pris le parti d’allier musique électronique et art. En effet, ils nous présentent pour cette édition 2017 une affiche presque exclusivement dédiée à la musique électronique, et ce, dans un cadre jonché d’œuvres architecturales, parfois impressionnante. 

Les deux scènes ont d’ailleurs été pensées par le collectif anglais Assemble et le bureau d’architectes de vylder vinck taillieu. D’autres œuvres sont à retrouver dans les bois entourant le site du festival ou autour du château.

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Deux choses frappantes lors de notre arrivée (un peu tardive) sur le festival. D’abord, comment nier cette organisation à la flamande ? Tout est au top, pas de file d’attente, jolis bracelets, pas de pression pour trouver une place idéale sur le camping, petites poubelles et indications afin d’y déposer ses drogues. Deuxième constat, nous sommes malheureusement en retard pour le début des concerts (bah oui, 16 h c’est un peu tôt pour nous, on n’a pas encore soupé à c’t’heure la en Wallonie). Nous aurons tout de même le plaisir d’enfoncer les sardines au rythme des beats bien hip-hop de notre Lefto national. Finalement, troisième constat et pas de moindre, il pleut. Puis il ne pleut plus. Puis… Il pleut encore. Autant que la musique, la pluie était donc au rendez-vous pour rythmer notre première Horst expérience.

Arrivée sur le site. Au niveau des choix musicaux, on ne vient pas à Horst pour y courir de droite à gauche dans le but de voir un maximum d’artistes, mais on se laisse plutôt glisser d’une scène à l’autre. Les artistes débutants ou confirmés y défilent les uns après les autres. Ils nous viennent de chez nous comme WWWater, Le Motel, Dc Salas, DJ soFa, où d’ailleurs. Nous avons donc vacillé entre les 2 scènes pour la mise en jambe du vendredi soir. Le line-up est si minutieusement ficelé qu’il serait difficile de tomber sur un mauvais set. On se rappellera du b2b bien house de Funkineven & Shanti Celeste, des performances de San Soda et de Tako. Mais le point culminant, l’extase de cette première nuit, s’est bien sûr fait ressentir lorsque Helena Hauff a clôturé la soirée à coup de cette techno bien acidulée qui la caractérise. Dans la fosse de la Newcastle, entourée de deux étages impressionnants d’échafaudages, on a kiffé de fou. À 3 h du matin, le retour au camping est difficile, un peu trop tôt au goût de l’équipe LifeStage.

Au réveil, les averses rendent les premiers pas hors de la tente très compliqués à franchir. Vers 15 h, les quelques rayons de soleil nous propulsent directement devant les douceurs musicales de DC Salas qui voit petit à petit le public arriver. Le Bruxellois est chanceux, la pluie ne reprendra qu’après son set. On passe entre les gouttes, et on s’arrête à la Podium Pile Pavilion devant Beatsforbeaches qui est accompagné des vocales de LEON et Dhazed. C’était une parenthèse paisible et agréable en prévision d’une soirée qui s’annonçait intense.

À commencer par Gilles Peterson qui malgré le format compressé de son set a su nous faire voyager grâce à sa sélection de disques chinés aux quatre coins du globe. Du grime au disco, du jazz japonais à la jungle, c’était succulent ! Ensuite, Young Marco a su confirmer tout le bien qu’on avait entendu de lui ces derniers mois. Malgré une drache intense, la fosse (non couverte) de la Newcastle était full de chez full, laissant danser les parapluies.

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Autre scène, autre ambiance, c’était ensuite au tour d’Egyptian Lover d’enflammer la Podium Pile Pavilion. « Egypt, Egypt », « Freaky, Freaky », il nous en a mis plein la tête. Il envoie du son bien lourd, il danse, il chante, le gars fait carrément preuve d’une présence scénique irrésistible. Le public était fou ! Puis finalement, pour clôturer cette édition du festival (peut-être un peu tôt puisque le dernier concert termine à 2h), l’allemand Motor City Drum Ensemble a joué devant une scène pleine à craquer. Il a envoyé une douce house teintée de funk et de disco, mais parfois agrémentée de gros BOUM BOUM, nos moments préférés. Petite tristesse de notre côté, on s’est complètement laissé absorber par le set de Motor City Drum Ensemble et on a oublié d’aller jeter un œil du côté de Special Request. Il nous a été laissé entendre qu’il se fendait d’un set drum & bass qui nous aurait sûrement permis d’éliminer le trop-plein d’énergie que nous avions.

Points négatifs :

  • Le nombre de places dans le camping est très limité
  • La fin des concerts arrive beaucoup trop tôt
  • La scène Podium Pile Pavilion, quelque peu décevante
  • Le prix est un peu élevé à notre goût, surtout le prix du camping. Même si une soupe et un brunch par jour sont offerts, ce n’est pas du luxe.

Points positifs :

  • Le cadre est exceptionnel. Imaginez un château entouré d’un petit lac entouré d’œuvres architecturales et de musique.
  • L’engagement du festival envers l’art, la musique, la discutions et la diversité
  • L’affiche est à tomber par terre.
  • C’est toujours un plaisir de passer un bon moment chez nos amis de Flandre

 

Texte et photos par Laurane & Matias

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