Bolides : y’a jamais trop de boys bands

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On n’avait pas les moyens de mettre en notes de frais un trajet pour Paris pour cause d’interview avec un groupe émergent (ils sont si nombreux…). On a donc fixé un rendez-vous vidéo sur Skype avec Bolides pour établir une connexion Paris/Bruxelles.

Comment avez-vous débuté le projet ?

Bolides : C’est une histoire qui remonte à pas mal de temps. On est potes depuis qu’on est petits. On a fait pas mal de musique ensemble pendant plusieurs années, du rock, de la pop, on était un vrai boys band. Ca fait un an à peu près qu’on s’est mis à travailler un petit peu différemment avec Chris et Jo qui se sont mis à produire de la musique sur leurs ordis et puis en live en répétition. On s’est mis à écrire en français, chose qu’on ne faisait pas du tout avant. On a un peu modernisé notre manière de bosser et de faire de la musique avec des instruments plutôt hip-hop, trap. De ça on fait une sorte de RnB pop en français.

Avez-vous étudié la musique ?

Bolides : Pas du tout. C’est un talent.

Titres et clips sortent simultanément, est-ce un désir de présenter un produit fini ?

Bolides : On est très perfectionnistes donc on aime que tout soit fini avant sa sortie. On sort un troisième single, on en est donc à trois clips finis. C’est fait avec les moyens du bord, parfois qui sont très bons parfois plus galère, puis on voit ce que ça donne. Mais c’est marrant que ça donne un produit presque fini parce que justement on s’est donné l’objectif de sortir un single par mois jusqu’au mois de juin à peu près, c’est un rythme assez extrême. Ce sont des morceaux qu’on a fait assez récemment et qu’on essaye de sortir vite pour être assez directs et pas se risquer à s’en détacher avec le temps.

Vous faites tout entre copains ?

Bolides : On collabore avec un label qui nous aide financièrement. Pour ce qui est des équipes qui ont fait les clips, les photos, ce sont des potes à nous, des gens qu’on a rencontrés au fil des années. Pour le clip de « Donne », c’est un mec qui nous a contactés il y a peu en nous disant qu’il était chaud de bosser avec nous et ça s’est super bien passé.

Quel est le rôle de chacun ?

Jo : C’est surtout Chris et moi qui nous occupons des productions, Sam ne travaille pas trop sur ordinateur, d’ailleurs il l’a perdu. Et c’est Sam qui écrit les textes et les partitions.

Sam : On collabore sur tout. Si Jo trouve que ce que j’ai écrit n’est vraiment pas bon, il me le dit et je le change. Et si Chris trouve que ma mélodie fait vraiment trop Maria Carey il me le dit.

Il t’encourage dans cette voie ?

Samson : Il me pousse, il me dit qu’il veut encore plus entendre Maria.

Est-ce un problème de coller à ce qui marche aujourd’hui musicalement à travers une culture du second degré ?

Bolides : On n’a pas eu totalement le début de ta phrase, les joies de l’ADSL, mais je crois qu’on a l’idée. On a créé ce projet parce qu’on avait envie de faire des morceaux plus trap, plus hip-hop alors qu’on vient de la pop et du rock. C’est un désir qu’on avait déjà avant, mais on n’y arrivait pas trop parce que c’était trop différent de ce qu’on faisait et ça créait une frustration. Donc on n’a pas du tout l’impression de faire ce qu’il faut faire ou ce qui marche même si c’est vrai qu’au niveau des instrumentaux, c’est ce qui se fait vachement. Mais c’est surtout en rapport avec ce qu’on écoute.

Pour le second degré, c’est nous qui avons envie de faire les cons un petit peu, je ne sais pas si tout le monde comprend… on est juste comme ça tous les jours malheureusement. Ce qui est marrant par rapport au second degré, aux blagues et à ce qui marche bien sur les réseaux, c’est que quand on faisait du pop-rock à l’époque, tout était bien lisse. Les photos, les statuts que tu mets sur internet, c’était assez cadré, assez normalisé pour tout le monde. Et ce qui arrive maintenant c’est que les gens se permettent de faire un peu tout et n’importe quoi. Ce qui nous permet à nous de nous dire qu’on peut donner du second degré et dire de la merde, ça ne va pas faire bizarre aux gens et ça nous permet d’être juste nous-mêmes sans trop se poser de questions en étant libres.

On découvre vos pendants féminins dans le clip de « 24 h ». Samson, le tien est très réaliste, tu m’expliques ?

Samson : Tu t’es vraiment demandé si c’était moi ? C’est ma cousine. Il n’y a absolument rien de sexuel dans ce clip entre elle et moi, c’est plus un reflet. L’idée était un peu de se demander si ce qu’on cherche dans des relations amoureuses, finalement, ce n’est pas soi-même ? Ce n’est pas totalement faux je pense. L’image qu’on renvoie, ce qu’on aime chez nous, peut-être que c’est l’image que l’autre renvoie de nous.

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