En janvier 2018, le No Name Festival annonçait un stand-by temporaire, faute d’avoir trouvé un terrain d’entente avec les autorités locales pour continuer à développer le projet. Au lieu de baisser les bras, les organisateurs ont cherché des solutions. Après un kickstarter, l’organisation de nombreuses soirées et un boulot acharné, ils nous ont présenté La Nature 2019.
Bienvenue dans un monde où l’art siège sur le trône du roi avec la nature à ses côtés. Nous nous trouvons sur les hauteurs de la Belgique, à la Baraque de Fraiture. En hiver, c’est l’un des rares endroits de notre plat pays où l’on peut venir skier. Mais en été, les pistes restent bien vides. Pourquoi donc ne pas les remplir de tentes, installer des scènes dans la forêt, agrémenter le tout de quelques bars et inviter 1000 personnes pour trois jours de fête intense ? Tu trouveras difficilement une meilleure recette pour un festival réussi.
La Nature, c’est le genre d’endroit où tu perds toute notion du temps, où la personne avec qui tu bois un verre pendant l’après-midi se retrouve le soir derrière les platines, où les gens s’enivrent de musique jusqu’aux petites heures, sans pour autant connaitre le nom d’un seul DJ, où ces mêmes personnes déposent leurs baskets en tas au milieu de la piste de danse, comme pour être mieux connectés à la terre. Tu l’auras compris, le maitre-mot de ce festival, c’est de ne pas se prendre la tête.
En plus du cadre exceptionnel et du panorama qui ferait pâlir le festival Supervue, on retrouve une décoration sublime, orchestrée par Søma, qui nous plonge dans une ambiance unique et sortant de l’ordinaire. Le tout construit à base de matériaux recyclés ou de ce que la forêt offre naturellement. Tout est mis en œuvre pour que l’on se sente dans un autre univers. Un univers éco-responsable aussi, avec un bon nombre d’initiatives qui rendent notre monde plus vert : des cendriers partout, des gobelets réutilisables, des toilettes sèches, un tri des déchets et bien d’autres.
La bonne musique a répondu présente également. Les cinq scènes programmaient des artistes vachement éclectiques, mêlant sonorités psychés, techno berlinoise, house, acid… Tous les styles de musique électronique en fait. À côté des artistes invités par le festival, la scène du bosquet accueillait des cartes blanches de Sauvage Sauvage, du Kollectif Bunker et de Rumi Stilz & Paranoid Bar. Dans nos coups de cœur, même s’il est compliqué de choisir tant la qualité était au rendez-vous, on notera Naozobra qui a réussi à nous faire bouger sur de la psy-trance un dimanche après-midi, Mira pour son closing vibrant dans la forêt ou encore Jerohm qui a fermé le bosquet le samedi soir.
Par ailleurs, la diversité ne se trouvait pas seulement dans les genres de musique, mais aussi derrière les platines, où une grande partie des Dj’s étaient des femmes. Un phénomène que l’on devrait voir plus souvent dans les événements, même si une tendance commence clairement à se faire sentir.
Sur une pancarte dans le festival, on peut lire une phrase qui résume parfaitement l’esprit de La Nature : « At the end of the day, your feet should be dirty, your hair messy and your eyes sparkling ». On repart donc le lundi matin avec les pieds sales, les cheveux ébouriffés et les yeux encore pétillants de toutes les belles choses que l’on a pu voir et vivre en trois jours. Une chose est certaine, on reviendra les prochaines années autant que faire se peut. En attendant, il est temps de laisser la nature reprendre ses droits.
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